Katrina n'était qu'un début : le sud des États-Unis est continuellement ravagé par des tempêtes violentes. À tel point que le gouvernement a tracé la Limite, une frontière au-delà de laquelle il n'a plus aucune autorité. C'est là que vivote Cohen, un homme ordinaire hanté par la mort de sa femme et sa fille au début du cataclysme. Mais lorsqu'il est agressé et dépossédé de ses rares biens, le voilà obligé d'affronter le monde…
Décidément, Super 8 continue de souffler le chaud et le froid et après l'excellent Dernier meurtre avant la fin du monde, voilà cet effort qui mélange le traditionnel Grand Roman Américain™ basé sur la sujétion servile à la Grande Littérature – John Steinbeck et William Faulkner – au minimalo-naturalisme adulé par les « kritiks » salonnards pouvant se résumer à : « Surtout, qu'il ne se passe rien, sinon, c'est vulgaîîîre. » Au fil du texte, une autre influence devient de plus en plus évidente, celle de La Route, de Cormac McCarthy dont Michael Farris Smith, l'auteur de ce Une pluie sans fin, reprend le style et des passages entiers sans sourciller (plus une prédicatrice allumée qui sort tout droit d'une intrigue de Stephen King) ; sauf qu'il n'y a ni la moelle du surestimé roman de Cormac McCarthy (les relations père-fils), ni le côté hypnotique du style. Là, on a plus l'impression que l'auteur se regarde écrire avec délectation. Et quiconque a lu La Route se doute vite de la façon dont tout cela va finir… À moins d'être amateur d'interminables descriptions climatiques, on s'ennuie ferme. Un ennui de bon ton comme on l'aime dans les salons où l'on cause, certes, mais de l'ennui tout de même…