CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 14
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-914833-76-9
Nombre de pages : 180
Format : 14x21cm
Année de parution : 2008
Titre original : Tiempo de Alacranes
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6 / 10

Une saison de scorpions

Le venin n’attend pas le nombre des années

C'est l'histoire, au Mexique, d'un tueur professionnel en fin de carrière qui n'ose pas dire non à Senor, le boss des boss qui lui demande de remplir un dernier contrat facile et bien payé. Mais le Mexique est un pays pieux et El Güero, au moment de sortir son colt 45 government, a le geste qui flanche. Une façon comme une autre de pointer ses limites, de se rédimer. El Güero va à la banque pour rendre en bon garçon l'argent de Senor et éviter les grosses emmerdes. Pendant ce temps, au Canada, Fernando et Lizzy, adolescents aux quotidiens ennuyeux, respectivement fils et filles de narcos aux poches pleines de came, lâchent Bob l'éponge à la télé pour partir on the road avec Obrad, un jeune réfugié politique yougoslave ravagé, lui, par la guerre des Balkans. Trois petits jeunes d'aujourd'hui, un peu barrés, sans ponctuation, sans limite qui roulent vers le Mexique en dévalisant des banques pour le plaisir de tuer, à la recherche inconsciente d'un précepteur. On est jamais à l'abri d'une expérience pédagogique va bientôt constater El Güero. La familiarité du texte rend tout de suite ce récit très attachant, son sens de la formule, son humour froid, sa fausse piété qui comme les flingues marche ici en mode automatique. C'est populaire et raffiné, maigre mais essentiel, un post-it de roman noir qui fait le point sur l'image d'un monde en décomposition – un chaos où le drame des responsabilités parentales inassumées fait écho au désenchantement définitif des générations montantes… À se demander, avec un brin d'angoisse, quelle est la direction prise par ce monde sans contrainte…

Article initialement paru le 28 octobre 2008
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Les meurtres en série et les attentats terroristes lui apparaissaient comme des expressions artistiques, méprisées par l'académie traditionnelle, qui devraient être célébrées comme la poésie ou l'architecture.
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