Tuxedo Park, une enclave pour riche privilégiés qui, bien sûr, cache nombre de secrets. C'est là que Vincent Wheelock, se piquant de mysticisme après un voyage à Rome, donne une soirée en l'honneur de Saint François d'Assise. Soirée à l'issue de laquelle il se suicide de façon rituelle, laissant derrière lui une série de chiffres. Ceux-ci sont en fait des coordonnées qui donnent sur le lieu où, vingt ans plus tôt, on a découvert une voiture incendiée. Mais il semblerait que les aménagements que Wheelock, rongé de remords, voulait faire à sa demeure, soient un signe de piste dévoilant un terrible secret. Secret que la bonne société tient à cacher. Le meurtre de l'architecte responsable desdits aménagements, pour lui voler ses plans, ne sera que le premier…
Après une douzaine de romans, on peut cesser d'ironiser sur les dynasties où il convient de se faire un prénom (en l'occurrence ex-belle-fille de Mary Higgins Clark. On présume que les éditeurs n'ont pas retrouvé sa petite cousine au sixième degré…) Avec sa série consacrée à la journaliste télé Eliza Blake, Mary Jane Clark s'est fait une spécialité : le roman à l'ancienne telle que Agatha Christie aurait pu le concevoir. Pourquoi pas ? D'autant que cette description d'un microcosme façon Dynasty ne manque pas de saveur. Le tout pourrait virer au téléfilm du samedi soir si l'auteur n'insufflait à son récit un certain rythme, loin de la doxa actuelle qui veut que tout soit mis au même plan, façon série TV. Il est juste dommage que l'idée de base — transformer une maison en signes de piste — ne soit pas vraiment traitée, et que la conclusion laisse bien des points en suspens, à commencer par l'aspect ritualisé des meurtres et (sans trop déflorer) la complicité implicite un peu facile de certains acteurs. Mais si on cherche un roman à énigme à l'ancienne, sans sexe ni violence excessive on peut se laisser tenter.