CHRONIQUES

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ISBN : 978-2-7491-1343-2
Nombre de pages : 378
Format : 14x22cm
Année de parution : 2008
Titre original : The Forgery of Venus
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6 / 10

L’Énigme Velásquez

Série :

Les brumes des apparences

Un thriller, c'est avant tout une construction. Une construction le plus souvent labyrinthique, contournée. C'est le cas avec ce roman de Michael Gruber : un peintre raté, après avoir utilisé une nouvelle drogue, se découvre une véritable vocation de faussaire. Mais est-ce vrai ou est-il un peintre important sombrant dans la folie ou bien encore la véritable réincarnation de Velásquez ? Raconté à la première personne, mélangeant les périodes et les informations, L'Énigme Velásquez se bouscule en tous sens, se perd dans un méandre avant de revenir à l'intrigue principale. On ne voit ni coup de feu ni morts. Tout juste si l'on distingue des parrains qui dans le chapitre suivant sont présentés comme des médecins psychiatres venus vérifier l'état mental du peintre…

Michael Gruber s'est beaucoup documenté et fait passer avec justesse les informations sur l'art (y compris moderne), sur sa théorie, sur les vols des nazis, sur les façons de produire un faux convaincant, et sur la biographie de Velázquez. Tous ces éléments sont parsemés avec bonheur et ne gênent en rien la lecture. Cette maîtrise du sujet renforce encore plus l'atmosphère générale, dans les coulisses de la folie, de la prise de drogue, dans la réalité ou dans un univers mental qui se construit. À l'intérieur de ce brouillard – qui évidemment passe par les grandes nappes brumeuses de Venise -, les efforts du personnage pour sauver son couple, son fils handicapé, son métier, son honneur et peut-être même sa santé mentale se heurtent sans cesse à des murs invisibles, à des plongées temporelles à l'époque de Velásquez, plaçant le lecteur dans le même flou que le personnage, au cœur du thriller, un thriller élevé au niveau métaphorique, symbolique, se dépouillant de ses atours guerriers pour se concentrer sur son essence. Un côté abstrait qui comme la peinture du même nom, peut largement décontenancer.

Article initialement paru le 4 février 2013
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Ce que je ne fis pas, oh non, je préférai me saouler à l'aide d'une demi-bouteille de bourbon, avant de m'évanouir dans la salle de bains du rez-de-chaussée au milieu d'une flaque de vomi.
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