Classique s'il en est, La Planète des singes fait partie de ces livres mythiques dont le cinéma s'est emparé, renouvelant, pas toujours pour le meilleur, le roman écrit en 1963 et qui se suffit à lui-même. Il faut relire l'original pour le comprendre et comprendre à quel point il est puissant, corrosif, offrant de notre monde une vision sans complaisance. Nous sommes en 2500, voguant dans l'univers en direction de Béltelgeuse. A l'atterrissage, on découvre une planète presque identique à la nôtre. Sauf que… les singes ont pris la place des hommes, qui ne sont plus que réduits à l'état de sauvagerie. Chassés, traqués, torturés. Des êtres apeurés, stupides, incapables de solidarité, enfermés dans leur égoïsme et leur vanité. Rien de rassurant quant à la nature humaine. Et toutes les couches de la société en prennent pour leur grade, à commencer par les scientifiques, auréolés toujours de tant de vertus qu'ils ignorent. Pitié pour cette humanité si vile et tellement décourageante ! L'interprétation qu'en donne Bernard Gabay est à maintes occasions surprenante. Curieusement émue, comme épousant le ton du témoignage mais sans espoir, dans une sorte de solitude effarée. Il semble réclamer moins d'indulgence que de compassion pour cette humanité absurde, tragiquement enfermée dans son égotisme puéril… 1 CD MP3, 579 Mo, durée d'écoute : 6h10.