CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 20
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ISBN : 978-2-221-25437-0
Nombre de pages : 388
Format : 14x23cm
Année de parution : 2021
Titre original : Mimic
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2 / 10

Pietà

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Art brut

1989. Une statue évoquant le penseur de Rodin dans un parc de Londres, quoi de plus normal ? Sauf qu'une promeneuse trouve que la statue a quelque chose d'anormal. Rien d'étonnant : il s'agit d'un homme gelé dans cette position ! Plus étonnant encore, lorsque le sergent Benjamin Chambers de New Scotland Yard arrive sur les lieux, c'est pour découvrir que le « cadavre… est encore vivant… Pas pour longtemps cependant car il succombe au choc thermique lorsque les ambulanciers tentent de le réchauffer trop vite — bien qu'il n'aurait certainement pas survécu. Seul indice, la présence dans son corps de bromure de pancurium, utilisé en chirurgie lorsque le patient doit être conscient mais immobilisé. Puis deux autres cadavres sont découverts disposés dans la position de la pietà, le classique de Michel-Ange. Alors que l'enquête piétine, Chambers échappe de peu au tueur… Puis un SDF s'accuse du premier meurtre. Seul celui de la Pieta reste inexpliqué. Sept ans plus tard, l'inspectrice Jordan Marshall décide de rouvrir le dossier qu'elle a jugé bâclé. En effet, les éléments ont prouvé que l'assassin était forcément droitier, or le SDF en prison est gaucher. C'est alors que le tueur décide de reprendre sa série macabre…

Votre humble chroniqueur doit faire un aveu préalable, il doit être le seul à ne pas avoir aimé Ragdoll, boursouflé, écrit à la mitraillette et jetant toute crédibilité par-dessus les maisons. (Mais qui va avoir droit au Saint Graal des auteurs actuels : une adaptation en série.) Ce n'est pas ce roman qui va le réconcilier avec Daniel Col : d'abord, le point de départ est d'une banalité flagrante (combien de films de séries B et de romans de James Patterson ont présenté un tueur en série inspiré de l'art ?) Ensuite, comme l'action ne progresse que par les meurtres, il faut bien remplir de la page, même avec des sauts consacrés aux jours de la semaine : on a donc des tonnes de dialogues-Ikéa (servant à meubler…) au gré d'une enquête assez filandreuse où d'ailleurs le coupable est vite identifié sans qu'on lui donne un mobile autre que « ces artisssssses, ma brave dame, c'est pas des gens comme nous ». Après un énième décalque de la scène à suspense de Seven (vingt ans après), le saut temporel de sept ans et l'introduction d'un nouveau personnage apporte un brin d'originalité, mais ne sert somme toute à rien, sinon de prouver que la police ignore un indice particulièrement flagrant. Et pourquoi le meurtrier a-t-il arrêté pendant sept ans pour reprendre du service dès que l'enquête est rouverte ? Eh bien, parce que c'est dans le script… Le plus râlant est encore que de petites notations fort juste disséminées dans le texte montrent que l'auteur a du talent, mais se plie à ce qui remplit les têtes de gondole. On imagine que pour un public pour qui le genre s'arrête aux séries télévisées, ça peut passer, surtout avec assez de promo, mais le polareux risque d'être moins enthousiaste, à moins de se contenter de peu…

Article initialement paru le 30 septembre 2021
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Avec sa chemise beigeasse et sa veste mangée aux mites au point qu'on pouvait se demander comment elle ne tombait pas en lambeaux, le sergent Phillip Easton était l'illustration parfaite du policier au bout du rouleau, attendant désespérément son départ à la retraite.
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