Les sept démons forment un groupe criminel dirigé par un certain Jack Price et constitué de fortes personnalités. Au début de cette intrigue, ils sont engagés par un mystérieux client qui entend leur proposer une mission très complexe : dévaliser une banque suisse, véritable coffre-fort enfermé dans une montagne, doté de systèmes et de pièges impossibles à franchir. Jack Price et son équipe viennent donc sur place pour voir ce qui serait faisable. Mais à peine arrivé, Jack Price manque d'être assassiné avec un tire-bouchon par un jeune garçon. Il arrive cependant à s'en sortir tout en laissant croire que le meurtre à réussi – ce qui pourrait simplifier sa mission. Mais quelle anguille sous roche pourrait expliquer tout ça ?
Le récit d'Aidan Truhen se compose de nombreuses digressions, de discussions qui n'ont pas forcément de rapport avec l'intrigue. En ce qui concerne le braquage de la banque proprement dit, il se concentre dans les derniers chapitres. Les éditions Sonatine ont à leur catalogue quelques ouvrages de ce genre, avec des auteurs sous pseudonymes ou anonymes, très inspirés par les films de Quentin Tarantino, jouant plus sur l'action, sur les pauses, sur un côté cynique (de nombreuses fois, le narrateur vante sa conception criminelle « propre » du monde) et sur des personnages hauts en couleur (ici une femme docteur jalouse, une sorte de personnages momie vivant dans une caisse ou alors un directeur de banque particulier et des néo nazis). Les amateurs qui connaissent déjà ce genre littéraire publié par Sonatine trouveront là un volume de la qualité des précédents, une atmosphère un peu déjantée et un final assez grand-guignolesque très bine décrit, mélangé avec des réflexions pseudo philosophiques sur la « suissitude », par exemple. Les autres risquent, comme avec la vision des films de Quentin Tarantino, de trouver qu'il y a là une atmosphère « chic et choc » plutôt qu'un véritable fonds. Si Sept démons est roman intéressant, il est sans aucun doute conseillé à des amateurs précis.
