Loule aimerait bien bénéficier d’une retraite paisible. L’homme a passé sa vie à faire le guetteur pour les petites combines de Jojo et maintenant qu’il vieillit il voudrait bien qu’on lui fiche la paix. Une paix royale d’autant plus que le policier qui les surveille de loin, Charles, est un ami d’enfance du dit Jojo et qu’un modus vivendi existe depuis l’enfance entre eux. Mais Jojo vient sortir Loule de ses petites sorties et petites pétanques pour lui demander un dernier coup de main. La conservatrice du musée local, une membre de la famille, est tombée amoureuse d’un beau ténébreux qui a prévu un coup sans problème : il sait réaliser des faux artistiques convaincants. Comme le musée dispose d’une exposition avec des céramiques de Picasso, c’est l’occasion d’échanger La Femme aux mains jointes, une pièce exceptionnelle de l’artiste espagnol, avec un faux. Comme conservatrice, la jeune amoureuse n’aura pas de mal et pourra ainsi partir à l’étranger filer le parfait amour. La bande pourra même profiter d’un concert de rock qui occupera l’ensemble de la police pour effectuer le coup. Mais les choses ne se passent pas comme prévu : Loule fait le guet, ne voit rien, et part. Si la jeune femme a bien échangé la céramique, elle est tombée sur un garde, venu là on ne sait pourquoi, mort à la porte. Elle est parvenue à s’enfuir mais évidemment la police a été prévenue le lendemain et l’on découvre que ce sont plusieurs statuettes qui ont été échangées. Quelques heures plus tard, le beau ténébreux meurt lui aussi, mais dans un accident d’avion. Jojo met la pression sur son guetteur : c’est le coupable idéal. Il doit avoir tué le garde et il lui demande d’aller se rendre à la police avant que sa jeune protégée ne soit pas inquiétée.
Loule ne l’entend pas de cette oreille et mène son enquête pour se disculper.
Ponctué de nombreuses expressions liées à la langue marseillaise (explicitée pour les plus réfractaires dans un glossaire final) qui permettent de donner outre le sens du réel, une musicalité au récit, le roman de Laurette Autouard est un roman policier sans grande originalité policière. En effet, ce n’est pas dans cette histoire de vol avec remplacements de tableaux (qui restera non racontée) et d’arnaques cachées derrière (ce dont l’on se doutait quelque peu) que le roman tire son principal attrait. On pourra en revanche apprécier le récit à la première personne d’un petit voyou de bas étage qui se trouve embringué dans une histoire qui le dépasse et dont il aimerait bien sortir indemne pour retrouver sa position de fainéant retraité. À l’image sans doute un peu fausse d’un Sud nonchalant, épris de sieste et de galéjades, le roman joue principalement sur cette carte bon enfant.