Même les héroïnes et les grandes justicières peuvent avoir du vague à l’âme. Gabriella a donc décidé de calmer son envie de se bagarrer avec les truands et les fascistes de la planète pour se livrer à une escapade amoureuse en Italie. Je ne sais si elle fredonne « Week end à Rome » d’un célèbre dandy français mais toujours est-il qu’elle va s’initier à la langue de Dante dans la ville éternelle. À peine arrivée, elle apprend que son amant lui a fait faux bond et est parti avec une autre amoureuse dans un autre coin de l’univers ! Elle veut noyer sa déception dans les restaurants locaux et rencontre une jeune serveuse, Caroline, elle aussi Française et dont l’itinéraire pourrait être le sien. En effet Caroline a vécu un amour long et sensuel avec un beau guide touristique italien. Elle l’a suivi à Rome où il l’a trompée mais est toujours revenu en s’excusant, jusqu’au jour où il a disparu, le même jour, où l’enfant de leur union était écrasé par un voiture qui a fui dans la foulée. Un autre client du restaurant, un habitué qui vient sans doute parce qu’il est amoureux de Caroline, tomber sous le charme de Gabriella, au point d’aller tenter des remakes de films italiens (genre aller se baigner dans les fontaines de la ville la nuit). Ou alors c’est pour rendre jalouse Caroline et qu’elle craque. Les trois complices se posent des questions, et avec l’aide d’un policier qui n’a toujours pas digéré d’avoir échoué à coincer le chauffard, ils reprennent l’enquête pour savoir s’il s’agit réellement d’un accident ou bien d’un meurtre pour justement liquider l’enfant de l’amour.
Michel Quint s’amuse, prend des chemins détournés autour d’une enquête qui ponctue le récit pour surtout évoquer Rome, son cadre enchanté, son décor grandeur nature de l’histoire du cinéma italien (avec même un passage par Cinecitta), pour parler d’amour, d’art, de haine, de rivalités, des flirts et de frivolités, bref de la vie italienne douce. Comme une pause bienvenue au sein d’aventures plus noires, comme le morceau lent au milieu d’un concert bruyant, une façon de raconter en prenant son temps et en présentant sous un autre jour, sans dénaturer la série, pour offrir une variation fine et intelligente, forte comme l’œuvre de Michel Quint.