CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 7,00 F
INFORMATIONS LIVRE
Collection :
Numéro collection : 284
Nombre de pages : 256
Format : 18 X 12 CM
Année de parution : 1939
Crédits

Illustration de couverture : Jean Bernard

Contexte
Régions :
Villes :
CHRONIQUES > LIVRES >
8 / 10

L’Assassin habite au 21

Un assassin rôde dans les rues de Londres déjouant Scotland Yard. Il assomme ses victimes – sept jusqu’à présent -, et laisse sur la scène du crime un carton de bristol signé « M. Smith ». Dans la capitale anglaise, les Smith, et ils sont nombreux, sont scrutés avec méfiance. C’est alors qu’un certain Toby Marsh se fait arrêter par l’inspecteur Fuller pour tapage nocturne. Au commissariat, il fait une déclaration surprenante : il a découvert où loge l’assassin. Au 21 Russel Square. Seulement, l’adresse est celle d’une pension de famille tenue par Mrs Hobson. Si l’on peut écarter les femmes, six hommes y ont élu résidence : le docteur Hyde, le major Fairchild, Mr. Collins, Mr. Andreyew, le professeur Lalla-Poor et Mr. Crabtree. Pour le superintendant Strickland, il s’agit d’exercer une surveillance discrète de la pension et de ses pensionnaires, et de resserrer l’étau sur le coupable. Mais, le coupable sait qu’il est surveillé, et au lieu de réfréner ses actes, il va les accentuer créant des maux de tête à Strickland, qui arrête les uns après les autres les suspects avant de les relâcher, tous ayant un alibi parfait. Quand l’assassin s’en prend aux résidents de la pension (le premier, qui venait d’arriver et s’apprêtait à repartir, est poignardé dans le dos dans sa chambre), la tension monte d’un cran. Les journalistes font le siège du 21. Des citoyens viennent l’assaillir. Mrs Hobson est à bout. Une partie de cartes dénouera l’énigme…

Avec L’Assassin habite au 21, Stanislas-André Steeman propose une intrigue ingénieuse dans un roman unitaire et invite le lecteur à s’y impliquer – deux encarts dans le roman vont en ce sens. Écrit en français, dans un joli style académique, le texte multiplie les petites phrases anglaises pour mieux nous plonger dans un Londres old school. La structure du roman est ludique avec un prologue, une enquête assez lymphatique, deux stop and go (les fameux cartons incitant le lecteur à user de ses méninges, ce que l’auteur qualifie de « sorte de lutte de l’esprit » instaurée par Ellery Queen, Hugh Austin et Kathleen Sproul), une poursuite haletante et une explication finale. Surtout, l’auteur belge parvient à créer un drôle de huis-clos ouvert pour une histoire à la limite de la comédie. L’action se situe principalement dans la pension sur plusieurs étages dans plusieurs pièces. Mais des parties de la ville font aussi partie intégrante du huis-clos, notamment une cave. Tout est question de faux semblant, de chronologie des faits, de vérification d’alibis. Comme le veut aussi le roman policier de l’époque chacun des suspects est un archétype avec une personnalité fouillée, qui est quasiment révélatrice de la société. Mais s’il est fait plusieurs fois référence au respect des forces de l’ordre incarnée par le Bobby, le roman montre surtout les limites de Scotland Yard dans une ville encore marquée par l’ombre de Jack l’Éventreur. Et l’astuce de Steeman, indécelable jusqu’à la toute fin, ouvre bien des suppositions.

Adaptation cinématographique

Affiche du film L'Assassin habite au 21, de Henri-Georges ClouzotL’Assassin habite au 21, de Henri-Georges Clouzot (1942). Avec Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquey, Noël Roquevert

Publié le 13 juillet 2025
Mis à jour le 12 juillet 2025
Nous savons que Mr. Smith a élu domicile au 21, Russel Square. Nous ignorons, par contre, sa véritable identité. Nous manquons également de preuves pour l’arrêter. Ces preuves, nous comptons sur vous pour les fournir.
CONTINUEZ VOTRE LECTURE..