Fin 1944. L’Allemagne vacille sous les coups de butoir des forces alliées. En cette période, il est de plus en plus compliqué pour Max Heller de continuer son travail de policier à la criminelle de la ville de Dresde, car il est sous les ordres des SS qui préfèrent trouver facilement les coupables parmi les ennemis du régime qu’en additionnant les indices. De plus, il doit composer avec sa femme, restée à la maison et qui s’inquiète pour leurs deux garçons, versés on ne sait trop sur quel front et avec quelle destinée. Cette période de trouble peut aussi servir aux pires atrocités : on vient de découvrir une infirmière qui, sortant de son travail de nuit, a été attrapée et horriblement mutilée par un assassin. Max Heller en fait alors une affaire personnelle car il est sans doute l’un des derniers dans la ville qui peut se charger d’une telle enquête. Mais, malgré d’autres cadavres, les indices sont faibles et le policier doit aussi s’occuper d’autres affaires moins importantes mais vitales pour les nazis. Alors qu’il pense avoir découvert un coupable potentiel, il est pris dans le gigantesque bombardement par les Américains qui anéantira presque totalement la ville. Puis l’entrée des troupes russes change la donne : s’il est désormais débarrassé de ses chefs qui se sont fondus dans la masse pour éviter les représailles, il doit aussi composer avec les nouvelles autorités russes, ce qui le met en porte-à-faux avec sa propre « communauté ».
Frank Goldammer sur un décor lourd et prenant : une ville allemande qui vit, mal, les derniers jours de la guerre, entre bombardements, famine, possibilité pour chacun de laisser libre cours à ses penchants les plus noirs. Au centre, un policier qui essaie juste de faire son travail, qui ne transige pas. Le contraste et ses actions sont au centre de ce roman qui lie enquête policière et roman historique en ne négligeant ni l’un ni l’autre, avec force et intérêt.