Nathan Archer est un journaliste intrépide. Malgré la demande de sa compagne, il décide de se rendre à l'est, en Roumanie pour enquêter sur les dévastations forestières qui s'y pratiquent avec leurs coupes sauvages et illégales dans les forêts primaires, leurs assassinats des gardes forestiers qui osent s'opposer aux bûcherons. Sans parler des lots de bois d'arbres coupés en Ukraine autour de Tchernobyl et revendus moins cher avec leurs doses de radiation en prime et de la mainmise d'une grande multinationale suédoise du meuble en kit pour accroitre ses profits. En résumé : de quoi rendre un article lourd ou prendre une balle perdue. Le journaliste va très vite se retrouver dans la situation la plus dangereuse de sa vie et s'enfuir pour tomber entre les mains d'un comte local, qui joue à Dracula (et est peut-être lié à de sombres histoires, sans parler de celle de son alliance avec la mafia du bois). Pourra-t-il s'en sortir ?
Raphaëlle Eviana nous propose un texte court et étrange avec une écriture et une structure qui gagneraient en maturité pour éliminer cette impression d'un ensemble déstructuré qui prend le risque de s'émietter. Gageons que ce sera le cas à l'avenir car l'auteure a un réel talent de raconteuse d'histoire. La première partie décrit une enquête classique dans les forêts avec une menace grandissante (une enquête qui reprend des articles de presse cités en annexe) des mafias du bois. Puis son texte se décale vers le séjour en huis-clos dans un château des Carpates avec un comte aux allures de Bela Lugosi (la revisitation de Dracula est évidente) accompagné d'une jeune femme tentatrice ou rabatteuse qui s'accompagne d'une montée de l'angoisse (quand le noble viendra-t-il sucer le sang de son invité ?) avant de proposer une solution plus classique mais tout aussi sanglante. Tout cela est bien sympathique, sans prétentions avec certaines scènes bien décrites pour créer du suspense.
