CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 15
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Édité chez
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ISBN : 978-2-7024-3803-9
Nombre de pages : 420
Format : 13x20cm
Année de parution : 2008
Titre original : Bruno, chief of police
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8 / 10

Meurtre en Périgord

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Campagne française avec prisme anglais

Les enquêtes dans la campagne anglaise avec des inspecteurs pince-sans-rire aux problèmes bien quotidiens, forment un sous-genre à l'intérieur du roman policier britannique qui fait la joie des lecteurs du dimanche soir. Martin Walker a décidé de s'engouffrer dans cette brèche littéraire en la vivifiant d'une nouvelle odeur, celle des cuisines du Périgord. Nous voilà donc, avec Meurtre en Périgord, dans un roman régionaliste français, avec son sénateur-maire, ses notables dépassés par les mœurs de leurs enfants, ses paysans aux rancœurs ancestrales, sa fête du 14-Juillet, et ses nombreuses recettes de cuisine, mais vu à travers les yeux d'un auteur écossais. Du coup, les clichés sont évoqués avec une certaine gourmandise. Les passions politiques (ici des manifestations), la lourdeur de la province et sa volonté de cacher ses secrets, le besoin de fêter et de s'alcooliser, la lutte contre les instances européennes qui veulent tout calibrer, les joies simples d'une vie bucolique, son parti extrémiste et ses « guerres » de religion.

De fait, Meurtre en Périgord raconte le parcours de Bruno Courrèges. Ancien militaire, devenu chef (et seul membre) de la police municipale de SAint-Denis, un petit village de Dordogne, il doit s'occuper de ses concitoyens, tout en jouant au tennis et au rugby, et en retapant sa maison. C'est alors qu'il est confronté au meurtre de Hamid, retraité de l'armée, héros de guerre. Un harki, venu passer ses dernierjourss avec ses enfants et petits-enfants, des beurs fortement intégrés dans le village. C'est l'occasion que cherchait Martin Walker pour développer son intrigue et une enquête qui nous plonge dans le passé trouble de la Seconde Guerre mondiale.

Passé ce postulat, force est d'admettre que Martin Walker doit savourer la joie d'être en Dordogne car ce bonheur transparait dans un roman à l'accent drôlatique qui met en scène la lutte des habitants contre d'affreux fonctionnaires de l'Europe, les marivaudages entre les touristes et les patronnes de gite, et les lettres anonymes dans des hameaux de trois maisons. Il nous offre une vision du roman régionaliste comme vision du monde et non comme atout commercial ou fourre-tout du n'importe quoi. Ce roman ouvre une série avec Bruno Courrèges, et ce premier volet, à l'image des nombreuses descriptions de cuisine qui parsèment le roman (même la cuisine anglaise !…), ouvre l'appétit.

Article initialement paru le 30 juillet 2012
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
En général, le maire sait comment les gens votent. Ça ne varie pas beaucoup d'une élection à l'autre. Ici, les opinions politiques se transmettent de père en fils.
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