CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 15,90 €
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Numéro collection : 1
ISBN : 978-2-8207-0373-6
Nombre de pages : 242
Format : 19 X 14 CM
Année de parution : 2004
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7 / 10

Nycthémère

Dans un récit éclaté aux quatre coins de la France, Jean-Bernard Pouy nous livre une fable politique qui relate le combat épique et virulent entre les différentes Maisons politiques françaises tout en parsemant le roman de passages des pensées d'un certain Adonis Klakos, maître à penser d'une bande d'anarchistes avec sa stratégie araisonnable. Le tout avec une écriture rythmée truffée de jeux de mots et d'absurde. Une réédition bienvenue par Moby Dick.

Le passage au nouveau millénaire est source d’affrontements idéologiques entre les différentes Maisons politiques de la France. Enfin, pas que politique, puisque chacune y va de ses affrontements physiques en bandes organisées. Dans ce contexte, la milice Makhno, qui suit les préceptes d’Adonis Klakos, entend bien avoir le dernier mot. En ordre de bataille, elle se dirige vers l’une des deux plus importantes Maisons, la Maison bleue. Alors on y vient à pied, et on frappe. C’est le plan. La petite bande est animée par Artus, Pola et Raymond alias Le Camion de Voirie. En chemin, ils croisent Dominique, quatorze ans, qui a fugué avec la Mercedes des parents et braqué une supérette. Le soir, c’est joutes verbales. Quelque part, la Synergie Urubu-Spinoziste s’est elle aussi mise en branle. Pendant ce temps, les Maisons s’entredéchirent, s’unissent pour mieux se trahir. Ici et là, des hommes sur le carreau, avec un pedigree sommaire. Au sommet de l’État, on crie au retour à l’ordre mais on se réjouit. Les Maisons font elles-mêmes le sale boulot. Mais jusqu’où ?

Publié originellement en 2004, Nycthémère n’a pas pris une ride. Malheureusement, aurait-on envie de dire. Suite logique à Spinoza encule Hegel (1983) et à À sec (1998), le roman tient à la fois du pamphlet, de la fable et de la farce. Au départ, la découverte de ce nom commun, « Nycthémère » : une période de vingt-quatre heures propice à tous les jeux de mots foireux et à toutes les immersions de personnages croisés par Jean-Bernard Pouy dans sa vie. Avec une écriture au staccato endiablé, l’auteur avance ses pions au milieu du marasme politique. Il dézingue à tout-va. N’exclue personnes. Remet dos-à-dos toutes les forces apolitiques (avec son discours araisonné, le fameux Adonis Klakos ouvre également cette porte). Vingt ans après, le constat est terrible. Rien n’a changé. Hormis peut-être le militantisme actif. L’anarchie ne vaincra pas. La faute sans doute aux sciatiques redondantes.

Publié le 8 juillet 2025
Mis à jour le 9 juillet 2025
Ce soir, il y a raout, avec de vrais morceaux d’aristocrates dedans, une fête compassée pour crypto-monarchistes, para-légitimistes, arrière-gardistes, latino-messistes et anti-avortementistes. Le rencart annuel, rituel, consensuel de tous les conservateurs qui ne participent pas de la bonne tenue des confitures.
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