CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 6
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Numéro collection : 432
ISBN : 978-2-02-032681-0
Nombre de pages : 202
Format : 10x18cm
Année de parution : 1976
Titre original : Time to murder and create
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8 / 10

Tuons et créons, c’est l’heure

Jacob Jablon, surnommé La Toupie, parce qu'il fait tourner sans cesse une pièce de monnaie comme un clin d'œil à Scarface d'autant plus ironique qu'il est un minable petit escroc, avait passé un deal avec Matt Scudder. Tous les vendredis, La Toupie l'appelait comme signe qu'il était encore en vie. Il savait qu'il était en danger ; on est si vite renversé par un bus… Il avait confié à Matt une enveloppe à n'ouvrir qu'en cas d'accident. Un vendredi, La Toupie n'appelle pas, et Scudder guette dans les journaux l'annonce de la mort de son ami. Il décide d'ouvrir l'enveloppe qui recèle des informations sur trois personnes que La Toupie faisait chanter, connaissant certains de leurs faits et gestes qui auraient pu leur nuire. Il a aussi joint une lettre pour Matt avec 3 000 dollars pour qu'il découvre qui l'a tué. Jablon suppute que Scudder ne fera pas qu'empocher l'argent mais accomplira sa requête.
Le premier s'appelle Prager : sa fille a autrefois écrasé un enfant, ne s'est pas arrêtée, et Prager a fait jouer son argent pour la couvrir ; la deuxième, Beverly Ethridge, avant d'épouser un riche New-Yorkais, avait touché à des trafics divers et variés (prostitution, pornographie et « arnaque à l'hectare ») ; le dernier, Huysendahl, futur gouverneur de l'État de New York, avait une propension à aimer un peu trop les jeunes garçons.
Scudder tente le tout pour le tout et se fait passer pour l'associé maître-chanteur de La Toupie auprès d'eux. Mais il nous fait ça à la Matt, se donne comme cible pour mieux repérer celui a tué Jablon : c'est-à-dire qu'il donne son nom, l'adresse de son hôtel, et vient me descendre quand tu veux, guy !
Pourquoi Matt se met-il dans un tel pétrin ? Lui, qui n'est ni moralisateur ni puritain. Lui qui n'irait se faire le justicier d'aucun de ses trois méfaits. Lui qui sait ce que c'est que de tuer « par hasard ». Est-ce pour honorer la confiance de Jablon ? Parce qu'il ne supporte pas le meurtre ?
Ni moralisateur ni puritain, Matt Scudder a une morale, la sienne. Et Lawrence Block serait-il étonnamment un moraliste (dans le sens noble du terme, of course !) ?

Article initialement paru le 16 février 2009
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Je ne suis pas certain de croire en quoi que ce soit de sacré. C'est une question difficile. […] Je ne sais pas si la vie humaine est sacrée. Je ne supporte pas le meurtre, c'est tout. […] Je ne veux pas vous tuer, je ne veux pas vous dénoncer, ni rien de ce genre. Je suis fatiguée de jouer le rôle d'avatar incompétent de Dieu.
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