CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 21
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ISBN : 978-2-02-141707-4
Nombre de pages : 396
Format : 15x23cm
Année de parution : 2019
Titre original : The Whisper Man
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8 / 10

L’Homme aux murmures

Série :
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Les fantômes du romancier

L'écrivain Tom Kennedy est hanté par le souvenir de son épouse Rebecca, prématurément décédée d'une crise cardiaque. Avec son fils Jake, il opte pour changer d'horizon et se décide pour une maison dans la petite ville de Featherbank. Jake, un enfant également marqué par les circonstances, qui ne cesse de s'inventer des amis imaginaires et de dessiner des papillons. Mais un drame marque la petite communauté : un enfant disparaît soudainement. Pour le policier Pete Willis, voilà qui ravive d'inquiétants souvenirs : il y a quinze ans sévissait un assassin surnommé « L'homme aux murmures » en ce qu'il murmurait à ses futures victimes afin de les apprivoiser. L'enquête s'orienta vers un ouvrier du bâtiment ayant accès à des échafaudage facilitant ses enlèvements. Or Frank Carter, l'Homme aux murmures, est en prison où il s'est parfaitement adapté. Avait-il un complice ? Est-ce ce Norman Collins que Tom voit rôder autour de la maison ? Jake est-il en danger ? Lorsqu'on débusque le cadavre de l'enfant enlevé et que Tom fait une découverte macabre dans la grange de sa nouvelle maison, le doute n'est plus permis. Mais si Frank Carter n'a pas quitté sa prison, peut-il avoir tout de même étendu son influence ?
Avec un sujet pareil, il serait tentant de conclure qu'on tient un thriller industriel plein de rebondissements, mais non. Ce qui intéresse Alex North (un pseudo – homonyme d'un célèbre compositeur de musique de films – d'un auteur ayant publié sous un autre nom. Lequel ? Les limiers de k-libre ne l'ont pas encore découvert), c'est plutôt la petite musique psychologique, l'atmosphère parfois cinématographique et le travail sur les personnages, notamment les rapports complexes entre un père et un fils, mais aussi les conséquences d'une affaire criminelle d'ampleur sur une petite communauté (pertinente en ces temps où une certaine affaire Gregory refait parler d'elle). Si le tueur en série, qui s'est « épanoui » en prison où il tient cour, a un petit quelque chose d'un Hannibal Lecter (plutôt celui de Dragon rouge où il est un personnage secondaire), on ne cède pas dans la facilité du criminel diabolique. Et si elle se sent plus ou moins venir, la résolution est d'une simplicité cruelle enrichissant ce thème de sévices opérant de façon circulaire. On introduit même une dimension quasi-surnaturelle, puisque sans déflorer, les amis imaginaires de l'enfant peuvent être considérés comme des fantômes. On regrettera juste que, vu le nombre de personnages, le jeu entre première et troisième personne introduise parfois un léger flou sur qui est qui exactement. Mais voilà un cas rare : un roman qui s'avère meilleur qu'on le croirait au premier abord…

Article initialement paru le 1 avril 2020
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Morbide. Voilà ce que Pete a toujours pensé de Collins. Ce petit homme est attiré par la noirceur alors que le commun des mortels la repousse des deux mains.
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