Baugé est une petite ville sans histoire de la France angevine. Sans histoire ? Non ! Car c’est dans cette commune qu’il subsisterait un morceau authentique de la Vraie Croix de la Passion du Christ. Les autorités ecclésiastiques qui veillent sur ce morceau de relique aimeraient qu’il ait un écrin sécurisé digne de lui. Mais certains des plus ardents défenseurs de cette volonté se retrouvent la tête tranchée. Deux enquêtes vont être menées en parallèle. Une traditionnelle avec des policiers qui multiplient les interrogatoires et recherchent les indices, et une autre menée par le « Département S », un groupe de policiers « décalés » chargés de résoudre tous les cas mystérieux et étranges. Parmi les éléments de ce département, le capitaine Guillaume Lassire et l’archiviste Paule Nirsen. Les deux groupes vont donc cohabiter pour essayer de comprendre ce qui se passe, et surtout de savoir s’il s’agit d’un complot religieux, d’une volonté de forces inconnues ou d’un « banal » tueur en série. Lorsque la vérité se rapproche de mouvements néo nazis, les risques s’accentuent.
Le troisième volet des aventures de Guillaume Lassire et de Paule Nirsen prend son temps, détaille des pistes, évoque des faits un peu éloignés, mais qui servent à la compréhension de l’ensemble (comme cette visite dans l’ex-Yougoslavie à la recherche des traces d’une unité musulmane de la Waffen SS – la croix gammée voulant supplanter la croix chrétienne). Joseph Macé-Scaron est connu pour avoir été un critique littéraire important. Il est depuis une bonne trentaine dans l’écriture de romans classiques et d’essais intéressants. Ces dernières années, il ajoute le récit policier à son CV en offrant des intrigues autour du Département S, un service spécial non officiel qui permet de jongler avec des sujets moins noirs mais qui permettent de montrer une grande culture avec un sens du style s’appuyant sur un humour discret mais bienvenu. Les amateurs thrillers sanglants avec tueurs en série ou de romans noirs avec corruption risquent de ne pas y trouver leur compte, mais tous ceux de littérature matinée de policier et où la façon de raconter a autant d’importance que ce que l’on raconte seront ravis.