Cotton Malone est l’un des personnages central de l’œuvre de Steve Berry. Au fil de ses aventures, nous avons croisé certains de ses coéquipiers. Parmi eux, Luke Daniels, ancien militaire, homme d’action émérite. Alors qu’il se repose à Londres, il reçoit un message de Jillian, une ancienne militaire, petite amie de quelques semaines, et qui avait disparu de ses radars. Elle se trouve chez son grand-père en Belgique et la situation est compliquée : elle a besoin de lui car elle est poursuivie. À peine arrivée, Luke doit la débarrasser de dangereux tueurs qui se sont infiltrés dans sa maison et ont abattu le grand-père. D’après Jillian, son grand père lui aurait fait des confidences sur une mystérieuse organisation du nom de Kronos. En tentant d’en savoir plus, elle aurait attiré l’attention sur elle, et maintenant des membres de l’organisation veulent sa peau. Une course-poursuite à travers l’Europe s’engage alors pour retrouver un mystérieux fusil et des documents qui tendraient à prouver l’existence d’une organisation dont le chef serait un homme à la retraite resté influent et que la supérieure de Malone et Daniels aimerait arriver à coincer. Aussi, va-t-elle mettre à la disposition de Luke ses réseaux pour l’aider à sauver la belle Jillian. En parallèle, l’homme à tout faire du mystérieux chef est de plus en plus circonspect par rapport aux ordres de son patron et pourrait retourner sa veste. Mais l’organisation semble puissante et avoir des accointances et des informateurs un peu partout dans les rouages du pouvoir américain.
Steve Berry multiplie les romans qui reviennent sur des énigmes historiques plus ou moins lointaines. Là, le lecteur attentif comprend très vite que l’affaire va tourner autour de l’assassinat de John Fitsgerald Kennedy. S’inspirant de thèses historiques et journalistiques récentes, il va proposer une solution qui n’a pour l’instant que peu d’échos, surtout dans le domaine français, mais pourrait s’avérer aussi convaincante que d’autres. Le récit jongle surtout, comme souvent, avec un sens du suspense, de la rapidité, du rythme, pour étourdir le lecteur, entre plans et contre-plans et contre-contre plans, le tout s’emboitant avec dynamisme sur plus de cinq cents pages. Les retournements finaux sont intelligemment amenés et procurent ainsi un intérêt jusqu’aux dernières pages. Sans prétendre au chef d’œuvre, La Manipulation Kronos, qui joue en s’appuyant sur le manichéisme habituel, est une nouvelle bonne surprise de Steve Berry.
