Prem Bedi est un riche homme d'affaires indien. Plus exactement, il représente la troisième fortune de son pays. Alors qu'il se trouve en Corée du Sud pour une alliance industrielle stratégique et qu'il s'énerve en perdant au golf, une nouvelle vient provoquer son rapide retour en compagnie de Tej, son bras droit. Son ex-femme vient de mourir, assassinée avec son nouveau mari dans leur maison. Ils ont été tués à coups de clubs de golf et seule une empreinte de chaussure a été trouvée, du 42 (or l'ancien mari est golfeur et chausse de cette pointure). Lui et son ex-femme ont divorcé il y a une douzaine d'années, Prem ne supportant plus qu'elle le trompe. Dans l'intervalle, elle s'était remise en couple avec un journaliste économique qui a eu pour habitude d'écrire des articles assassins sur le magnat. Le frère du mort, Manish, décide alors de faire inculper le riche homme d'affaires, car les indices prouvent selon lui sa culpabilité. Il aurait même un mobile : un contrat d'assurance-vie qui arrivait à échéance et dont l'argent allait être versé à la morte. En effet, Prem n'a pris l'avion pour la Corée du Sud que quelques heures après le meurtre. Il avait donc le temps d'agir. De son côté, Tej, qui agit pour son maître, fait venir son fils, Rohan, un avocat, afin qu'il défende le magnat. Manish qui veut s'assurer de gagner, commence par corrompre un juge qui sera procureur de l'affaire et un chef de police (cela ne plait pas à son adjoint, le policier qui a commencé l'enquête et qui fournira quelques indications à Rohan). Le procès peut commencer, chacun affutant ses arguments.
Pourvu d'une chute finale qui renverse les perspectives, Le Magnat, de Vish Dhamija, est un récit qui, par delà un roman judiciaire classique, offre des vues sur le système indien, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il apparaitra un peu étrange aux lecteurs : l'enquête est bâclée et repose sur des hypothèses que, sûrs de leur « bon droit », le procureur, le commissaire et le frère partagent sans même en vérifier la possibilité, des hypothèses que l'avocat démolira rapidement, avec humour. Pour le reste c'est un bon roman, de forme classique, entre des bons et des méchants, et permettant une plongée dans la vie quotidienne des Indiens, principalement des classes moyennes et aisées (et de nombreux développements sur les embouteillages qui semblent être une donnée importante de la vie locale !), avec des enjeux compréhensibles et un sens aiguisé du récit. Les amateurs de John Grisham y trouveront leur compte, une pointe d'exotisme en plus.
