CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 16.5
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 2-7096-3064-8
Nombre de pages : 430
Format : 13x20cm
Année de parution : 2000
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6 / 10

L’Énigme des Blancs-Manteaux

Nous sommes en février 1761 ; le carnaval bat son plein. Nicolas Le Floch regagne la Capitale après un bref séjour à Guérande, où il a enterré son tuteur, le chanoine Le Floch, et quitté froidement son parrain à qui il ne pardonne pas de vouloir l'éloigner de sa fille Isabelle qu'il aime tendrement. Son retour n'est pas de tout repos : le commissaire Lardin, auprès de qui il apprend le métier de policier et qui était aussi son logeur, a disparu. Spécialement affecté à ce qui touche au jeu et aux tripots clandestins, il pourrait bien avoir trempé dans de louches transactions… Monsieur de Sartine compte sur son protégé pour résoudre le mystère sans que les vagues atteignent Versailles – délicate enquête où les affaires d'État croisent de sordides embrouilles privées mais le défi est brillamment relevé par Nicolas, ce qui lui vaudra d'être nommé commissaire au Châtelet.

Pour être inaugural, ce roman pêche un peu par excès de richesse : soucieux d'exposer les détails biographiques de son personnage sans pour autant repousser trop loin dans le récit l'amorce de l'intrigue, l'auteur jongle beaucoup avec les retours en arrière, ce qui occasionne quelque confusion. Mais il faut reconnaître que la plongée dans le XVIIIe siècle si bien entée sur une trame somme toute assez feuilletonesque emporte l'adhésion à cette enquête sans trop de tergiversations, nonobstant le cliché de l'assemblée des suspects qui la conclut.

Se découvrent ici toutes les caractéristiques d'écriture et de composition qui fonderont la série au point peut-être de tourner au tic d'auteur – descriptions nombreuses aussi précises que pittoresques, narration scandée par des dates précises au jour le jour, emploi abondant de vocabulaire et de tournures d'époque, intérêt prononcé pour la gastronomie à touts les échelons, depuis l'infâme ragougnasse gobée par les plus miséreux jusqu'aux soupers fins de la Cour en passant par de fréquentes incursions en cuisine qui ne vous laisseront rien ignorer de la préparation des plats les plus prisés par nos héros… sans oublier un humour diffus parfois mâtiné de grotesque.
Notons enfin qu'à l'instar de leur « chef de file », tous les volumes de la série proposent à la fin un ensemble de notes succinctes mais très instructives éclairant un événement historique, le sens d'un mot désuet ou encore expliquant un usage propre à la période. Au fil des romans, jamais ne se dément l'heureuse union entre didactisme et plaisir de lecture…

NB – Comme L'Homme au ventre de Plomb, ce roman a été adapté pour le petit écran; le téléfilm, diffusé le 4 novembre 2008 sur France 2, offre une de ses images à la couverture du livre, réédité pour l'occasion en grand format.

Article initialement paru le 26 novembre 2008
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Ce qui avait été abandonné sur le sol fut peu à peu animé d'une vie indépendante. La chose semblait onduler et se dévorer de l'intérieur.
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