Didier est peut-être bien passé à côté de sa vie. En effet, jeune musicien, il aurait pu persévérer et se lancer dans une carrière, mais il a préféré gagner un peu d'argent et jouer de la guitare pour des groupes ou des artistes éphémères. Ne serait-ce que pour nourrir sa femme et son fils. Et puis, il est devenu ventouseur, c'est-à-dire qu'il est chargé de bloquer des places de stationnement pour faciliter les tournages en extérieur pour le cinéma. Un jour, un acteur est retrouvé mort, tombé d'un immeuble, et Ted, un jeune apprenti des métiers du cinéma, est accusé. Ce dernier l'appelle à l'aide car il a croisé les vrais coupables, mais il ne peut parler car il a été menacé. Mais il a quand même eu la présence d'esprit d'enregistrer les propos et a caché son appareil portable avant d'être arrêté. La mort de l'acteur serait liée à une sombre affaire d'orgies en Afrique du Nord où l'acteur aurait été en contact avec des laboratoires pharmaceutiques, actuellement sous le feu de l'actualité pour des médicaments « truqués » et des accointances avec les fonctionnaires chargés de valider ceux-ci. Didier se pose des questions sur la suite à donner quand le meurtre de son ami en prison le fait basculer. C'est alors que débarque également la journaliste Inès…
Le récit de Simon François, primo-romancier, est allègre et bien construit, l'auteur ayant pratiqué une partie des métiers qu'il évoque dans son texte. On suit avec attention différents protagonistes de l'histoire, que ce soit des « gentils » ou des « méchants ». Derrière le roman, l'intrigue est de facture classique (mais la fin est intelligemment amenée) et les personnages bien dessinés sont plus que de simples silhouettes qui ne tardent pas à devenir des gens vivants, ce qui renforce l'intérêt de lecture. Sans hurler au chef d'œuvre, ce qui serait un peu exagéré, Les Portes étroites est un roman sérieux, solide et qui mérite d'être lu.