CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 19
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ISBN : 978-2-87489-532-6
Nombre de pages : 276
Format : 15x21cm
Année de parution : 2019
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6 / 10

Morts sur la Sambre

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Chantage en novembre, noyé en Sambre

Dès les premières pages, il sera fait allusion à Agatha Christie et à Georges Simenon, et le personnage principal de l'histoire se prénomme Stanilas, ce qui est aussi la moitié du prénom d'un des grands maîtres du roman policier belge, même s'il est peut-être un peu négligé ou oublié aujourd'hui, Stanislas-André Steeman. C'est d'ailleurs sous ses auspices (mais il y en a de pires) que le roman va s'installer : les personnages discutent, mangent de la bonne chair, savourent des boissons délicieuses au coin du feu et feuillètent des livres rares. Mais, comme la vie ne peut pas seulement être de cette qualité, il faut bien que le meurtre et le sordide s'y invitent. Alors qu'il effectue une promenade digestive avec un ami belge, procureur du roi, Stanislas passe devant l'endroit où a été retrouvé mort noyé un juge. Mais un indice débusqué sur la berge le surprend, et il parvient à convaincre son ami et client de rouvrir une enquête sur une mort un peu trop vite classée comme accident. Peu à peu, derrière les brumes de la bienséance et d'une bourgeoisie de bon aloi, on découvre un juge décédé aux accointances étranges, aux goûts éclectiques – voitures haut de gamme, cinq à sept dans de bons hôtels, parties de cartes à fort enjeu financier, petites virées dans les maisons closes locales gérées par la pègre. Finalement, il se cache bien des choses derrière l'honorable respectabilité des façades de Charleroi. Comme ce petit état des lieux l'indique, Morts sur la Sambre s'insère dans la longue tradition du détective amateur qui pourrait en remontrer à la police. Même si, dans cette intrigue, on le montre régulièrement en porte-à-faux avec les instances policières classiques, il est au centre de ce qui permettra de faire découvrir l'assassin de ce juge un peu olé-olé. Servi par une écriture classique, par une description d'un quotidien un peu feutré que la vulgarité criminelle viendrait troubler, le roman de Francis Groff avance à une allure de sénateur vers sa résolution. C'est avant tout une lecture pour les amateurs éclairés de ce genre un peu désuet mais qui a conservé ses fans.

Article initialement paru le 6 janvier 2020
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Le ton était polaire, mais pas suffisamment pour rafraîchir la volonté de Stanislas qui afficha instantanément un sourire censé faire remonter la température ambiante. Dans un premier temps, il crut bon d'expliquer – non sans une dose de mauvaise foi, il est vrai – combien il était désolé de déranger son interlocutrice un samedi matin.
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