Quatrième épisode de la saga des Mat-Sperone. La famille s'est fait une place en vue dans l'ordre maffieux du monde. Étendant son influence à tous les continents, Afrique, Antilles, Amérique du sud, elle est partout. Mondialisation oblige : il faut diversifier, rentabiliser, augmenter sa surface et son périmètre d'action sous peine de disparaître. Mais à courir le monde, elle en a perdu son équilibre et n'est plus maîtresse chez elle. En France, le Mat en profite pour récupérer le terrain perdu. Une guerre des machines à sous se profile. Forts de leurs appuis politiques, les Sperone vont forcer la main au gouvernement français pour légaliser les bandits manchots et anéantir la concurrence. Pas de meilleure stratégie en effet : en mettant à feu et à sang les clandés avec la bénédiction du Ministère de l'Intérieur, ils titillent la presse et contraignent l'Assemblée à légiférer. L'opération est parfaitement huilée. D'autant que leurs alliés politiques ont besoin d'un coup de main pour blanchir vingt cantines de dollars… Un coup tordu en Afrique. Le lieutenant Gabriel Vanves, qui appointe volontiers hors de l'Hexagone, est exfiltré pour conduire l'opération. Mais d'un coup, pas mal de monde renifle l'aubaine, à commencer par les politiques, peut-être plus dangereux que les voyous.
L'univers des demi-sels, des affairistes, des politiques stipendiés s'offre à nous avec jubilation, nous éclairant au passage sur les pratiques douteuses de la République. L'auteur réanime ici le genre du roman de truands, dégainant un argot savoureux, dans une langue rêche affrontée au réel. Du Simonin, ou le gang des Lyonnais en direct. La personnalité de l'auteur n'y est pas pour rien il est vrai : ancien truand, indic chargé d'infiltrer le crime organisé, Christian Lestavel sait de quoi il parle !