Qui a bien pu assassiner l'étoile de mer, star des plateaux documentaires ? Bernard Bulot l'a retrouvée échouée sur le sable là où le soleil a fini d'achever l'œuvre du criminel. Si l'inspecteur Gambas, dépêché sur les lieux, n'est pas convaincu du meurtre, il n'en est pas de même de sa stagiaire, l'agente spéciale La Crevette. Faut dire que le premier est imbu de sa propre personne, pas très intelligent, et que la dernière fait preuve de vivacité d'esprit et de diplomatie. C'est un peu elle qui en coulisse mène l'enquête tout en laissant les lauriers à son supérieur. Voilà donc un drôle de couple d'enquêteurs partis à la poursuite d'un assassin retorse dans les eaux d'un lagon. Mais le plus désagréable des criminels n'est peut-être pas tant celui qui a tué l'étoile de mer, que celui qui assassine lentement mais sûrement le lagon et son banc de corail. L'enquête doit cependant être sérieuse, et l'une des principales suspectes est l'anémone de mer, autre star du coin et des documentaires, éternelle rivale en bout de course qui jalousait la divine étoile. Mais la Bulot, qui se repait des morts, et la langouste figurent également sur la liste des suspects. D'ailleurs, le bulot était le premier sur les lieux du crime. Seulement, n'est-ce pas un peu plus compliqué ? Ici, tout est affaire de flair…
Caryl Férey délaisse les sentiers très noirs de ses romans pour nous proposer une petite histoire policière où il fait preuve de légèreté et d'humour. Agrémentée des jolies illustrations tout en couleurs et vivacité d'Irène Bonacina, l'enquête nous conduit inéluctablement vers une vérité ordinaire où les maux des humains sont transposés sur des créatures marines sous l'océan (avec la musique du film animé). Mais Caryl Férey n'en oublie pas moins de délivrer un petit message écologique sur fond de réchauffement climatique et de plastiques qui baignent dans un lagon qui n'a rien demandé à personne. Une jolie histoire légère qui soulève quelques interrogations citoyennes.
