L'adjudant Salva Guarnaccia est confronté à un crime des plus sordides dans les jardins Boboli de Florence. Le corps d'une asiatique repose au fond d'un bassin depuis suffisamment de temps pour qu'elle n'ait ni tête ni mains. Tamako avait rompu tout lien avec sa famille pour apprendre le métier de bottier auprès du vieux Peruzzi. Tamako envoûtait tout le monde par sa beauté, sa simplicité et sa gentillesse. A l'annonce de sa mort, c'est tout un quartier qui est en deuil, et se renferme comme une huître dès que l'adjudant pose des questions. D'autant que la belle japonaise avait un amoureux. Qu'elle aimait passionnément. Même qu'elle était enceinte. Mais ils s'étaient disputés. L'adjudant ne connaît déjà pas très bien ses hommes, alors aller à la pêche à la vérité s'annonce délicat. D'autant que l'amoureux est un de ses hommes et que les langues qui se délient ne sont que les mauvaises pour asséner que la police cherche à protéger un meurtrier. Dans ses conditions, son travail n'en est que plus délicat. Tamako n'a pas été victime d'un rôdeur. La plupart des crimes trouvent leurs sources dans la jalousie ou l'argent. Mais avant toute chose, Guarnaccia doit se raccrocher au moindre détail. Guarnaccia est un besogneux indolent, qui avance sûrement, implacablement. Essence personnifiée de cette police de proximité que nous devrions tous avoir, il préfère apprivoiser plutôt que de menacer. D'aucuns le verraient dépassé, démodé ; ses faux airs de Maigret (lui, a deux fils qui commencent ici à lui en faire voir de toutes les couleurs) en font un personnage de sympathique. Comme toujours