CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 19
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-7024-3445-1
Nombre de pages : 304
Format : 14x23cm
Année de parution : 2010
Titre original : Rupture
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8 / 10

Rupture

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Noir collège

Londres, de nos jours, un triste fait divers : un collège où un prof d'histoire (Samuel Szajkowski) tue trois gamins et un enseignant, avant de se suicider avec la balle qui lui reste. Lucia May, inspectrice, est chargée de l'enquête. Les faits sont là (surprenants pour la logistique : « l'arme était une pièce de musée, pas un semi-automatique. Elle était en mauvais état. Qu'il ait fait cinq victimes, cinq victimes avec six balles était, en un certain sens, un petit miracle. Le pire coup de chance possible. »), on lui dit rapidement que le prof n'était pas très net, et on lui demande de clore l'affaire. Mais Lucia ne l'entend pas de cette oreille, il y a des zones d'ombre, entre les élèves qui l'ont harcelé, les profs qui ne semblent guère avoir été mieux ou qui ont fermé les yeux, et la hiérarchie qui a botté en touche, rien ne semble si limpide… Contre l'avis de sa hiérarchie, elle va tenter d'y voir plus clair. « Le collège, c'est la victime, Lucia. Le collège, c'est trois élèves et un prof mort. Le collège, ce sont les parents en deuil qui font les gros titres du Mail, jusqu'à la page douze. Le collège – et c'est très important, vous pourriez le noter –, le collège, c'est ce putain de gouvernement. »
Ce qui frappe dans Rupture, de Simon Lelic, c'est le personnage de Lucia, son mal-être, ses problèmes relationnels avec sa hiérarchie, ses collègues odieux avec elle, son triste célibat, ses accrochages avec de nombreuses personnes qui font qu'on se demande quelles sont les véritables motivations de son entêtement à enquêter. À la lumière du parcours de Samuel Szajkowski, ce qu'il a vécu et enduré, on ne sait non plus trop quoi penser de lui. Le livre est parfaitement mené avec une histoire reconstituée par différents témoignages tous plus ahurissants les uns que les autres, une sorte de « ne rien voir, ne rien dire, ne rien faire », et vous terminez le livre avec un mal-être qui vous accompagne quelques temps encore. Une belle force d'évocation pour un très bon premier roman.

Article initialement paru le 11 juillet 2010
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Samuel Szajkowski avait essayé. Il avait essayé plus d'une fois. Le fait qu'il ait essayé était peut-être la seule chose qui avait pu ralentir l'effondrement de son âme.
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