CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 9
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
ISBN : 978-2-914-803-20-6
Nombre de pages : 138
Format : 11x19cm
Année de parution : 2011
Crédits
Traducteur(s) :

Nouvelliste: Collectif, nouvelle: Sébastien Sarraude, nouvelle: Régine Bernot, nouvelle: Ninou Dubois, nouvelle: Jean-Marc Croquin, nouvelle: Jean-Claude Doléans, nouvelle: Frédérique Panassac, nouvelle: Fabienne Rivayran, préfacier: Maxime Bochet, nouvelle: Jean-Paul Basly, nouvelle: Céline Laurent-Santron, nouvelle: Christophe Leschiutta, illustrateur de couverture: Yves Coup

Contexte
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8 / 10

Les Noires… plein Pau

Pied sur la pédale noire

Il est rare d'ouvrir un ouvrage et de trouver en ses pages deux citations d'Alain Prost et de Juan Manuel Fangio. La préface d'un coureur automobile local qui suit rend la chose encore plus intrigante. Il faut pourtant bien le dire, la couverture annonçait la couleur avec une antique voiture de sport bleue signée Yves Coup. Quel rapport avec la littérature noire ? On sait cette dernière friande de thématiques alors pourquoi pas la course automobile, son romantisme et ses tragédies ?

L'association « Noires de Pau », qui réunit des auteurs de littérature policière paloise, a eu la bonne et curieuse idée de publier Les Noires… plein Pau, un ouvrage collectif hommage au Grand Prix de sa ville. Du pont Oscar au boulevard des Pyrénées, ce ne sont pas moins de dix auteurs qui déroulent sur l'asphalte leurs intrigues. On y retrouve aux côtés des sportifs mythiques, dont le plus mis en avant est Maurice Trintignant, des personnages de fiction accompagnés des relents de la guerre d'Espagne, du grand banditisme, de la jalousie, du nazisme, de l'espionnage…

La trame est le plus souvent historique, et surfe sur la nostalgie. Des histoires de petits sous rencontrent celles de gros sous. Et si l'ensemble se veut noir, il y a le plus souvent des histoires sombres, grises. On y découvre même un pastiche holmésien qui tarde quelques paragraphes à se découvrir, et au détour d'un auteur, un hommage au regretté Jean-Marie Villemot. Il faut dire que l'aveuglement du soleil nous guette : les capots rutilants des Ferrari rouges, des Mercedes noires, le clinquant des Viper et l'excellence des Renault sont là pour nous distraire.

Les gosses rient, s'exclament, s'esclaffent. Le Grand Prix semble immortel alors que les histoires narrées sont pleines de failles tant humaines que des fois dans l'écriture. Il s'en dégage cependant une certaine harmonie. L'on sent que les auteurs se sont pris au jeu avec sérieux, et qu'ils maîtrisent les yeux presque fermés le circuit de l'écriture. L'ensemble est certes inégal mais le résultat, lui, est fort honorable. Et qu'importe ce qu'a dit un jour le baron de Coubertin sur l'importance de la participation. Dans l'écrit, ce n'est pas se jeter dans la course qui est important, c'est de le faire proprement avec une belle langue et une histoire qui tient la route. Tenir la route, en parlant de certains rois du macadam qui déboulent plein pot, c'est le pari réussi de ces dix écrivains.

NdR – Le recueil comporte les nouvelles « Ça passe ou ça casse », de Sébastien Sarraude ; « Two lives, two races », de Jean-Paul Basly ; « James le Maudit », de Jean-Marc Croquin ; « Dérapages successifs », de Frédérique Panassac ; « La Légende du coureur de fonds », de Jean-Claude Doléans ; « Une belle bleue avec des bandes blanches », de Régine Bernot ; « Bleu ciel, rouge sang », de Ninou Dubois ; « Scoumoune », de Céline Laurent-Santran ; « Le Venin de la Viper », de Christophe Leschiutta & « À cœur perdu » (également traduite en anglais sous le titre « A Roaring Heart » par Céline Laurent-Santan), de Fabienne Rivayran.

Article initialement paru le 14 août 2011
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Bernadette et moi, c'est une histoire d'amour en panne sèche sur le bord de la route. Combien de semaines, déjà, qu'on fait chambre à part, elle dans le lit conjugal, qui ne l'est plus que de nom, moi dans le canapé du salon ?
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