Le commissaire Kabbalevski enquête. Deux garnements ont trouvé de l'or en grattant le sol, et aussi la main d'un cadavre… dont l'identité est vite connue : c'est celle de Léo Delille, un médiéviste, homosexuel, exhibitionniste. Le corps a été sauvagement torturé. Crime sexuel ? À moins que… Entre SM et snuff movie, l'enquête donne à penser que ce n'est pas si simple. Chez la victime, tout a été mis à sac, particulièrement la bibliothèque. Voilà qui en rajoute au mystère, ouvrant tout le champ de la littérature de genre, entre fantastique érudit et roman policier avec une langue qui se veut soignée. Quelque chose donc entre le Nom de la rose et le Da Vinci code avec des influences évidentes. Car notre médiéviste travaillait sur de bien compromettantes archives.
Troisième volet des enquêtes de Kabbalevski et de la journaliste Vanpeper, Les Éperons maudits est accompagné d'une intrigue qui se complexifie à loisir, rebondissant d'énigme en énigme, dans un style aux tournures volontiers soutenues, malgré la séquence SM dans les milieux underground du gay Lille, liant cette fois le sordide aux nationalistes flamands. Un roman cultivé, on l'aura compris, écrit dans un vocabulaire souvent précieux, qui finit peut-être par recouvrir les personnages sous un tombereau d'érudition. Mais… Il faut ce qu'il faut quand on convoque toute l'histoire médiévale de notre grand Nord. Consistant, donc !
