La petite ville de Piolenc reste marquée par un drame non résolu, celui de la disparition trente ans plus tôt des jumeaux Solène et Raphaël, onze ans. Seule Solène a été retrouvée morte trois mois plus tard dans des vêtements qui n'étaient pas les siens. Ni l'assassin, ni son frère à elle n'ont été retrouvés. L'affaire a marqué à la fois Jean Wimez, le gendarme chargé de la cellule de crise inefficace – qui continue de croire à la possibilité de résoudre l'affaire –, et Victor Lessage, « le damné de Piolenc » et père des enfants. Or aujourd'hui, en 2018, une petite Nadia disparaît de nouveau pour être retrouvée vivante quelques jours plus tard, mais elle reste muette sur ce qui lui est arrivé en dépit des efforts d'une pédopsychiatre et a juste un message à délivrer à Victor Lessage : « Solène lui pardonne. » Quelques temps plus tôt, elle s'était intéressée de près à l'affaire des jumeaux. Puis une autre enfant disparaît à son tour… Enfin, Nadia est retrouvée morte, suicidée avec les somnifères de sa mère. Qu'est-ce qui peut bien pousser une enfant d'onze ans à commettre l'irréparable ? C'est alors que l'on découvre que celle-ci était sous l'emprise d'une main anonyme sur Internet, certainement un adulte se faisant passer pour une jeune fille de son âge. Son pseudo ? Solène…
Une histoire qui ne peut qu'accrocher de par son thème, et qui dévoile peu à peu une intrigue dûment embrouillée quitte à malmener la crédibilité. Que du bon donc ? Mais il y a la manière de présenter le récit… Cette histoire de petite communauté frappée par un meurtre pourrait entraîner des développements ici absents car, selon la doxa actuelle, il n'y a pas l'ombre d'une description ou d'une note d'atmosphère, et l'exposition est limitée à quelques coupures de presse contrairement à la règle littéraire qui veut que l'on montre plutôt qu'expliquer, ce qui fait qu'il est difficile de se passionner pour l'intrigue. Et ce ne sont pas les personnages à peine différenciés sinon par leurs noms qui feront la différence. Surprenant de la part d'une auteure qui nous a habitué à mieux. Ce style ultra-factuel donne plutôt l'impression de lire le scénario à peine enrichi d'une de ces myriades de mini-séries télévisées embrouillées ou l'interprétation des acteurs est censée remplir les blancs. Dommage.