Donald McLean tombe en panne de voiture, de nuit, en rase campagne. Alors qu’il se dirige vers la propriété La Grange, il manque de se heurter à une personne qui fuit les lieux. Dans la maison, le cadavre du financier Richard Janifer. L’homme a été étranglé. Derrière une tenture, la jeune Shirley Drake. Mais le temps que la police arrive sur place, Shirley Drake a disparu. Donald McLean se transforme en détective amateur pour découvrir qui est coupable de ce meurtre. Surtout, il est tombé sous le charme de Shirley Drake. Mais il ne connait pour l’heure ni son nom, ni son adresse. Seulement, il peut compter sur l’amitié indéfectible de Tolly Wayne et sur ses liens avec le colonel Carson, sous-directeur de Scotland Yard. Derrière ce meurtre, se cache une bande de gangsters dirigés par un certain M. X qui veut faire main basse sur un butin estimé à cinq cent mille livres sterling. Janifer tenait la moitié d’un code menant à des perles précieuses découvertes par le grand-père de Shirley Drake, de retour de l’île de Pâques. Shirley détient la seconde partie. Petit à petit, l’étau se resserre autour d’elle. Des menaces, du chantage, une tentative d’enlèvement par Pug Masey et sa tache lie de vin à l’oreille… Rien ne lui est épargné. Et pour l’inspecteur Byrne qui mène l’enquête de la police, Donald McLean n’est pas l’agneau innocent qu’il prétend être…
Henry Holt est l’un des plus intéressants auteurs des débuts du « Masque » de par la tenue de ses intrigues et de son écriture, à l’instar de Valentin Williams (qui lui est supérieur). Ses aventures londoniennes avec l’inspecteur Jim Silver du C.I.D. (Criminal Investigation Department) sont de bons whodunit. Monsieur X. est néanmoins un roman assez banal même s’il ne fait pas partie d’une série. L’histoire, qui se déroule du 17 novembre au 2 décembre 193. est somme toute balisée dès la panne d’essence inaugurale. Il lui manque un brin d’exotisme : les aventures maritimes du grand-père de Shirley Drake sont un excellent terreau inexploité. De grosses ficelles que n’aurait pas renié Edgar Wallace. Des rebondissements qui manquent d’originalité. Même l’identité de M. X. est assez vite découverte par le lecteur. Son ombre planante sur une ville démunie peine à convaincre. C’est plus un génie du Mal ordinaire comparé à Fantômas ou à Fu-Manchu. Mais le point essentiel c’est que derrière ce M. X. se cache un bourgeois (la fameuse criminalité en col blanc qui se croit inatteignable rarement présente das la littérature anglo-saxonne de l’époque). On attend alors la résolution qui doit aboutir après 240 pages de péripéties usuelles à un mariage entre un détective insouciant à qui tout sourit et une héritière à qui rien n’aura été épargné.
