Le roman commence par son milieu. Une grande star de la chanson pop grecque fait un énorme show et, au plein milieu, dans un moment pyrotechnique, elle meurt brulée vive. Mais derrière ce qui pourrait être un banal accident, l'inspecteur Markou est sûr qu'il est confronté à un crime. Il a une raison bien simple de penser ça : depuis plusieurs jours il était chargé de protéger la vedette suite à plusieurs « accidents » qui lui seraient arrivés. Et puis, les choses vont encore se compliquer lorsqu'on découvre un deuxième cadavre dans les décombres de l'incendie, alors qu'il n'y avait aucune raison pour que quelqu'un se trouve sur les lieux.
Le récit de Christos Markogiannakis est bien construit en deux parties. Tout d'abord, il y a cet aller-retour entre les faits survenus avant l'accident mortel et l'enquête. Le lecteur perspicace a des doutes, dès le début des investigations, sur la réalité qui se dégage derrière les faits et sur un coupable potentiel. Les personnages du milieu artistique sont bien dessinés, et l'angoisse de la star vieillissante, en perte de vitesse, dans un monde grec qui subit tellement la crise, est observée avec soin et une certaine empathie. Le tout est plutôt bien rythmé. Mourir en scène, de Christos Markogiannakis, est un nouvel épisode des enquêtes de l'inspecteur Markou. Il serait faux de crier au chef d'œuvre, mais le roman s'inscrit dans la bonne continuité du roman policier assez classique, servi par un style lui aussi classique. Une lecture plaisante de confinement !