Nous sommes en 1970, en Italie du Nord, dans un petit village. Silvia y est institutrice et tout se passe bien jusqu’au jour où l’une de ses élèves meurt accidentellement en se noyant. Est-ce vraiment un accident ? Ne s’agirait-il pas d’un suicide ? Toujours est-il que la maîtresse est prise de vertiges, n’arrive pas à passer l’événement et quitte l’école pour aller vivre dans les bois, sans rien. Elle se cache des habitants qui la recherchent. En réaction, des bruits courent comme quoi elle serait responsable du drame. C’est au cours d’une promenade que l’un de ses élèves découvre sa cachette. Si elle lui demande de se taire, lui voit pourtant qu’elle ne va pas bien, qu’elle se nourrit mal et qu’elle sent très mauvais. Il l’aimerait l’aider mais comment faire sans la trahir ? Sans dire où elle est ? Que ferait son héros, Corto Maltese, dans une telle situation ?
Le roman de Maddalena Vaglio Tanet s’appuie sur cette intrigue simple (tirée d’un fait divers réel) pour évoquer quelques personnages pris dans une crise psychologique forte. Peu d’éléments policiers structurent cette histoire, centrée sur la maîtresse, puis sur l’enfant qui la retrouve, leurs réactions et leurs pensées. Quelques autres acteurs du drame se posent des questions sur les responsabilités, leurs rôles dans l’histoire, comment faire pour ramener le calme et la tranquillité dans le village. L’auteure est une femme qui a beaucoup travaillé la poésie et cela se sent, car son texte joue surtout sur des ambiances, des atmosphères, des détails décrits avec soin sur les plantes, les sensations rencontrées lors de ce voyage pour se cacher. C’est dans ce côté littéraire que les amateurs trouveront un roman intelligent, à fleur de peau, même s’il est éloigné de la littérature polar en général.
